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Loi de sécurisation de l'emploi: promulgation

Dernière mise à jour : 21 mars 2018

Loi n° 2013-504 de sécurisation de l'emploi du 14 juin 2013 (promulguée au JO du 16 juin 2013)

(après ANI du 11 janvier 2013)



CHAPITRE I Créer de nouveaux droits pour les salariés


Section 1 : De nouveaux droits individuels pour la sécurisation des parcours


Article 1 : Généralisation de la couverture complémentaire des frais de santé


Négociation de branche :

Avant le 1er juin 2013 : Ouverture de négociations de branche pour prévoir une couverture de frais de santé collective et obligatoire

Au plus tard le 1er juillet 2014 : signature des accords de branche

Au plus tard le 1er janvier 2016 : entrée en vigueur des accords de branche au sein des entreprises


Négociation d'entreprise :

A défaut, ouverture de négociations d'entreprise avant le 1er juillet 2014 dans le cadre de l'obligation annuelle de négocier sur la prévoyance

Entrée en vigueur des accords d'entreprise au plus tard le 1er janvier 2016


Couverture collective minimale :

A défaut d'accord d'entreprise, application, le 1er janvier 2016, d'une couverture collective de frais de santé couvrant au minimum un panier de soins minimal


Ces couvertures doivent revêtir un caractère collectif et obligatoire (R. 242-1-1 et s. du Code de la sécurité sociale issus du D. 9 janvier 2012).


Entrée en vigueur : 17 juin 2013 ouvrant une période transitoire de négociation et une application de la couverture minimale légale au plus tard le 1er janvier 2016


Améliorer l'effectivité de la portabilité de la couverture santé et prévoyance


Généralisation du maintien des garanties de couverture santé et prévoyance

Portabilité des frais de santé/prévoyance portée de 9 à 12 mois

Entrée en vigueur : 1 an pour les risques maladie/maternité, 2 ans pour les risques invalidité, incapacité, décès


Demande du bénéfice du maintien de la couverture santé loi Evin dans les 6 mois de la rupture du contrat ou dans les 6 mois qui suivant la fin de la période de portabilité des droits


Information sur le maintien des garanties dans le certificat de travail remis au salarié


Article 5 : Création d'un compte personnel de formation (CPF)


Objectif d'amélioration de la portabilité des droits de formation qui se substituerait en outre au DIF

Compte universel de formation (le compte est ouvert au moment de l'entrée sur le marché du travail et perdure jusqu'à la retraite), individuel et intégralement transférable

Acquisition de 20h/an (prorata pour les CDD et les temps partiel) plafonné à 120h

Avant le 1er janvier 2014 : rapport du gouvernement au Parlement pour substituer le CPF au DIF


Article 6 : Création de la mobilité volontaire sécurisée


Dans les entreprises > 300 salariés

Pour les salariés > 24 mois d'ancienneté consécutifs ou non

Possibilité de mettre en oeuvre une période de mobilité lui permettant de découvrir un emploi dans une autre entreprise avec prévision de retour dans l'entreprise d'origine dans un délai raisonnable


Entrée en vigueur : le 17 juin 2013


Section 2 : De nouveaux droits collectifs en faveur de la participation des salariés


Article 8 : Information et consultation des IRP


Constitution d'une base de données unique, remplaçant l'ensemble des informations donnés de façon récurrente aux IRP, sous forme de rapports ou autres.

Caractère prospectif (prospection sur années N+1, N+2 et N+3) et historique (analyse des années N-1 et N-2)

Ne se substitue pas aux informations données aux élus et aux représentants syndicaux en vue de leur consultation sur des événements ponctuels

Entrée en vigueur : 1 an à compter de la promulgation pour les entreprises > 300 salariés et 17 juin 2015 pour les entreprises < 300 salariés


Délai de l'expertise menée par l'expert-comptable diligenté par le CE


Information du CE ou des DP sur les sommes reçues par l'employeur au titre du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) avant le 1er juillet de chaque année

Première application : 2014


Création de l'instance de coordination des CHSCT


Article 9 : Représentation des salariés dans l'organe de gouvernance de tête qui définit la stratégie de l'entreprise (conseil d'administration ou conseil de surveillance)


Dans les entreprises dont les effectifs totaux mondiaux > 10.000 salariés ou français > 5.000 salariés.



CHAPITRE II Lutter contre la précarité dans l'emploi et dans l'accès à l'emploi


Article 10 : Création de droits rechargeables à l'assurance chômage


Les droits à l'allocation d'assurance non épuisés, issus de périodes antérieures d'indemnisation, sont pris en compte, en tout ou partie, dans le calcul de la durée et du montant des droits lors de l'ouverture d'une nouvelle période d'indemnisation

Entrée en vigueur : nouvelle convention d'assurance chômage


Article 11 : CDD Modulation de la cotisation employeur d'assurance chômage


Possibilité de majorer ou de minorer les taux de contributions en fonction de la nature du contrat de travail, de sa durée, du motif de recours à un contrat de telle nature, de l'âge du salarié ou de la taille de l'entreprise

Entrée en vigueur : En attente du prochain accord relatif à l'assurance chômage


Article 12 : Temps partiel


Durée minimale hebdomadaire : 24h

Rémunération des heures complémentaires : 10%

Entrée en vigueur : 1er janvier 2014 / pour les contrats en cours et jusqu'au 1er janvier 2016 (sauf accords de branche), la durée minimale est applicable au salarié qui en fait la demande, sauf refus de l'employeur justifié par l'impossibilité d'y faire droit compte tenu de l'activité économique de l'entreprise.


Dans les 3 mois de la promulgation de la loi (ou dans les 3 mois du dépassement de seuil) : Ouverture de négociations de branche pour organiser les modalités d'exercice du temps partiel dès lors qu'1/3 au moins de l'effectif de la branche occupe un emploi à temps partiel

Thèmes de négociation :

- Durée minimale d'activité hebdomadaire ou mensuelle

- Nombre et durée des périodes d'interruption d'activité,

- Délai de prévenance préalable à la modification des horaires,

- Rémunération des heures complémentaires


Possibilité de proposer un emploi à temps complet à un salarié à temps partiel, ne ressortissant pas à sa catégorie professionnelle ou un emploi à temps complet non équivalent


Création d'un complément d'heures par avenant temporaire : le complément d'heures ne subit alors pas de majoration (les heures accomplies au-delà du complément sont majorées de 25%)

Entrée en vigueur : 17 juin 2013 Nécessité d'un accord de banche étendu



CHAPITRE III Favoriser l'anticipation négociée des mutations économiques pour développer les compétences, maintenir l'emploi et encadrer les licenciements économiques


Section 1 : Développer la gestion prévisionnelle négociée des emplois et des compétences


Article 14 : Articulation de la négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et du plan de formation


Négociation prévue à L. 2242-15 étendue à la mise en perspective des parcours professionnels

Consultation annuelle du CE sur le plan de formation : occasion de s'assurer de sa cohérence avec le GPEC

Possibilité de permettre aux sous-traitants, dont l'activité dépend majoritairement du donneur d'ordre, de s'associer en partie à la GPEC


Entrée en vigueur : 17 juin 2013


Article 15 : Mobilité interne


Mobilité interne : mise en oeuvre de mesures collectives d'organisation courantes dans l'entreprise, ne comportant pas de réduction d'effectifs et se traduisant notamment par des changements de poste ou de lieux de travail au sein de la même entreprise

Refus du salarié : procédure de modification du contrat de travail pour motif économique


Organisation de cette mobilité : négociation facultative / intégrée dans le GPEC dans les entreprises ou groupe de plus de 300 salariés


Entrée en vigueur : 17 juin 2013 Nécessité d'un accord


Section 2 : Encourager des voies négociées de maintien de l'emploi face aux difficultés conjoncturelles


Article 16 : Recours à l'activité partielle


En lieu et place du dispositif de chômage partiel


Article 17 : Accords de maintien dans l'emploi


Afin de maintenir l'emploi, en cas de graves difficultés conjoncturelles dans l'entreprise, possibilité de conclure des accords majoritaires d'entreprise permettant de trouver un nouvel équilibre, pour une durée limitée dans le temps, dans l'arbitrage global temps de travail/salaire/emploi.

Accords conclus pour une durée maximale de 2 ans

L'accord de maintien dans l'emploi requiert l'accord individuel du salarié.

Il détermine le délai et les modalités de l'acceptation ou du refus par le salarié de l'application de l'accord à son contrat de travail : en cas de refus de un ou plusieurs salariés, leur licenciement repose sur un motif économique et est prononcé selon les modalités d'un licenciement individuel pour motif économique

Les dirigeants salariés, mandataires sociaux et actionnaires doivent fournir des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés.


Entrée en vigueur : 17 juin 2013 Nécessité d'un accord


Article 18 : Règles relatives au licenciement > 10 salariés sur une même période de 30 jours dans les entreprises > 50 salariés


Etat d'esprit : rendre obligatoires les accords de méthodes auparavant facultatifs

La procédure de licenciement collectif pour motif économique et le contenu du PSE sont fixés :


- Soit par accord collectif majoritaire validé par le DIRECCTE : délai de réponse du DIRECCTE de 15 jours / possibilité de prévoir des dispositions dérogatoires en ce qui concerne, en particulier, le nombre et le calendrier des réunions avec les IRP, la liste des documents à produire, les conditions et délais de recours à l'expert, l'ordre des licenciements et le contenu du PSE / délai de contestation du salarié licencié : 12 mois suivant la notification du licenciement


- Soit par un document produit par l'employeur, soumis à l'avis du CE et homologué par le DIRECCTE : délai de réponse du DIRECCTE de 21 jours (l'homologation est réputée acquise dans la silence de l'administration) / la procédure s'inscrit dans un délai préfix à compter de la date de présentation du document au CE / délai de contestation du salarié licencié : 12 mois suivant la notification du licenciement


Entrée en vigueur : 1er juillet 2013


Article 19 : Obligation de recherche de repreneur en cas de fermeture de site


Article 20 : Ordre des licenciements


L'employeur peut privilégier un de ces critères d'ordre des licenciements, à condition de tenir compte de l'ensemble des autres critères prévus au présent article



CHAPITRE IV Dispositions diverses


Article 21 : Conciliation prud'homale


En cas de contentieux portant sur la contestation du licenciement : possibilité, lors de l'audience de conciliation, de verser une indemnité forfaitaire et définitif dont le montant est fonction de l'ancienneté du salarié

Entrée en vigueur : En attente du décret


Article 22 : Prescription des actions en justice


Sauf délais plus courts

Réclamation portant sur l'exécution ou la rupture du contrat de travail : 2 ans

Réclamation portant sur un rappel de salaires : 3 ans depuis la réclamation si formée en cours de contrat et depuis la rupture du contrat si formée après la cessation du contrat et dans un délai de 2 ans

Entrée en vigueur : 17 juin 2013


Pour plus de détails, voir mon billet dans mon blog, du 3 juin 2013


Article 23 : Mise en oeuvre d'un dialogue social dans l'entreprise


Finalité : bien préparer la mise en place des IRP

Délai d'un an pour la mise en oeuvre des obligations complètes liées aux seuils de 11 et 50 salariés sous réserve que l'organisation des élections des représentants du personnel concernés intervienne dans les 3 mois du franchissement du seuil d'effectif


Article 24 : Expérimentation du contrat de travail intermittent


Ouverture, à titre expérimental, aux entreprises < 50 salariés dans certains secteurs (organismes de formation - sauf salariés formateurs en langue, commerce des articles de sport et équipements de loisirs, chocolatiers), d'un recours direct au contrat de travail intermittent après information des DP

Finalité : pourvoir des emplois permanents comportant, par nature, une alternance de périodes travaillées et non travaillées


Entrée en vigueur : 17 juin 2013

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